Pousse Ô Abris : l’interview !

Une association nous tient particulièrement à cœur : il s’agit de Pousse Ô Abris, qui agit pour relocaliser une production végétale responsable sur des espaces délaissés de Toulouse. Il y a quelques mois, une équipe de Kadocom Création est allée donner un coup de main d’une journée à l’association et est revenue enthousiaste de cette expérience, qui sera renouvelée au printemps.
Aussi, nous avons souhaité en savoir plus sur l’association et son action, et avons posé quelques petites questions à Emmeline, chargée de développement de Pousse Ô Abris.

Bonjour Emmeline, un grand merci de nous accorder un peu de ton temps et pour cette opportunité de mieux connaître Pousse Ô Abris.
En tour de chauffe, notre première question est : quel est l’âge de Pousse Ô Abris ?

L’association a été créée en octobre 2020. Jusqu’en juin 2022, les efforts du collectif se sont concentrés sur la structuration de l’association, la recherche de financements et d’un terrain pour pouvoir implanter sa pépinière de quartier. Ce n’est donc qu’en juin 2022 que nous avons pu investir le terrain mis à disposition par Toulouse Métropole pour créer notre pépinière participative. 

Quel est son statut ?

Pousses Ô Abris est une association à but non lucratif régie par la loi du 1er juillet 1901 et le décret du 16 août 1901.

Combien de membres compte-t-elle ?

L’association compte aujourd’hui une quarantaine d’adhérents, dont une quinzaine sont des bénévoles actifs sur la pépinière et/ou au conseil d’administration. Le CA est composé de 10 administrateurs, dont 6 font partie du bureau. Cette équipe bénévole est appuyée et coordonnée par une salariée et un volontaire en service civique.

Combien d’intervenants oeuvrent pour l’association ? D’où viennent-ils ?

Pour le moment, Pousses Ô Abris n’a pas d’intervenants à proprement parler, les animations sont effectuées par l’équipe salariée et quelques bénévoles qui ont des compétences sur des sujets spécifiques. Néanmoins, nous souhaitons cette année travailler davantage avec d’autres associations toulousaines pour proposer des ateliers sur les plantes, la biodiversité, la cuisine etc. Nous avons déjà testé ce format l’an dernier avec Cocagne Alimen’terre qui a proposé un atelier cuisine avec les aromatiques de la pépinière.

Combien de « chantiers » Pousse Ô Abris a-telle couverts ? Quelle est leur localisation ?

Le premier gros chantier que nous avons organisé a été celui de la création de la pépinière. En effet, le terrain qui nous a été mis à disposition avait été utilisé comme parking sauvage pendant une dizaine d’années et a donc nécessité un profond travail de restauration du sol pour le transformer en terrain fertile : décompactage du sol, ajout de matière organique, semis d’engrais vert ont été les premières étapes de ce chantier de restauration du sol. Ensuite, nous avons petit à petit installé les infrastructures indispensables à la production de plants : acheminement de l’eau et construction de la serre notamment.

Depuis, nous organisons chaque semaine des chantiers participatifs afin de faire évoluer le lieu, de produire des plantes et de planter et d’entretenir nos jardins de pieds mères et notre potager.

En 2023, nous avons organisé une cinquantaine de chantiers sur la pépinière, 8 ateliers d’été sur des thématiques spécifiques liées aux plantes et une dizaine d’ateliers sur des évènements de quartier, dans des écoles ou sur l’espace public. Ces chantiers et ateliers sont l’occasion de partager des connaissances et des savoir-faire autour des plantes et de leur multiplication.

Nous avons également participé à un chantier de plantation dans un quartier voisin, qui reste jusqu’à présent notre seul chantier en dehors de la pépinière. Nous avons pour objectif d’organiser davantage de chantiers de plantation dans les années qui viennent, notamment en partenariats avec d’autres structures sur les quartiers nord.

Est-ce qu’ils sont entretenus / poursuivis par les habitants du quartier ? L’association assure-t-elle un suivi ?

Le projet de pépinière de quartier est ouvert à tout le monde, notamment et prioritairement aux habitants du quartier. Pour le moment, ce sont des personnes de tout Toulouse qui viennent entretenir le jardin et la pépinière, arroser les plantes lors des soirées chaudes d’été et bricoler avec nous. Nous avons également mis en place un composteur, ouvert aux personnes du quartier afin qu’ils puissent venir composter leurs biodéchets à la pépinière.

Sur nos futurs projets de végétalisation, nous souhaitons faire en sorte que les habitants s’approprient les espaces plantés et les entretiennent. Évidemment, nous resterons en support pour les guider dans les différentes tâches à faire au fil des saisons.

Quel est l’accueil réservé à l’association par les habitants ?

Nous ne pouvons pas parler au nom de tous les habitants, mais celles et ceux avec lesquels nous avons des contacts sont plutôt très satisfaits d’avoir une pépinière-jardin en bas de chez eux plutôt qu’un parking. Depuis un an et demi, nous n’avons constaté aucune dégradation.

L’initiative est bien reçue par le quartier également et nous essayons régulièrement de participer à des évènements en lien avec les autres structures actives des Izards – Trois Cocus.

Comment l’association se finance-t-elle ?

Nous sommes principalement financés à travers des subventions publiques et du mécénat privé. Nos ressources propres viennent des adhésions et donations de particuliers ainsi que de la vente de nos plants et de nos animations, mais ces ressources propres ne représentaient que 15% de notre budget total en 2023. Cette année, cinq ventes de printemps sont déjà prévues et nous pensons en organiser à l’automne également, période idéale de plantation des vivaces.

Emmeline, merci ! Et vivement le printemps pour vous apporter notre petite contribution en venant bêcher, biner, planter à vos côtés 🙂